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Appel à contributions : dossier "Capitalisme racial !?"

2023-05-10

Coordination

Guillaume Johnson (CNRS), Madeline Woker (Cambridge University) et Lionel Zevounou (Université Paris Nanterre)

 

Argumentaire

Le concept de « capitalisme racial » (racial capitalism) suscite depuis quelques années un intérêt grandissant parmi les universitaires et militant·e·s. À la faveur de mouvements sociaux tels que Black Lives Matter aux États-Unis (puis au-delà) et #FeesMustFall en Afrique du Sud, ce concept a été progressivement saisi comme l’outil théorique idéal permettant d’affirmer une relation quasi-symbiotique, voire fonctionnelle, entre racisme et capitalisme. Cependant, au-delà des dispositifs médiatiques et sociaux qui peuvent contribuer à en faire un credo, la question de sa pertinence au sein des sciences sociales (notamment francophones) reste peu explorée. Ce dossier de la revue Marronnages entend donc interroger les apports théoriques, méthodologiques, mais aussi politiques de la critique du « capitalisme racial » en sciences sociales : comment et dans quel contexte cette critique est-elle ou peut-elle être mobilisée (ou évitée) par différentes disciplines (droit, économie, histoire, sociologie, anthropologie, science politique, gestion, etc.) ?

La paternité du concept « racial capitalism » est fréquemment attribuée au politiste états-unien Cedric J. Robinson (2000 [1983]). Dans son monumental Black Marxism: The Making of the Black Radical Tradition (ci-après Black Marxism), il rejette la doxa du matérialisme historique marxiste selon laquelle le racisme serait un phénomène se développant en marge du capitalisme. Revisitant l’histoire européenne, Robinson montre comment les hiérarchies raciales préexistent au capitalisme et à la colonisation/esclavage des peuples non-européens. Ce faisant, il soutient que si le prolétariat émerge avec la naissance du capitalisme durant la révolution industrielle, sa structure sociale n’est pas homogène et reste imprégnée des hiérarchies raciales héritées de l’époque féodale (voir Ibid., 2).

Initialement publié en 1983 dans une indifférence générale, Black Marxism bénéficie d’une reconnaissance croissante ces dernières années. Robinson n’est pourtant pas à l’origine du concept (Hudson 2018). Des marxistes sud-africains ont été les premiers à le débattre dans les années 1970 (Wolpe 1972 ; Legassick et Hemson 1976 ; Alexander 1979). Ils s’opposaient alors à la thèse libérale selon laquelle l’idéologie raciste du régime d’apartheid était en contradiction avec les logiques capitalistes de croissance économique. À travers la critique du « capitalisme racial », ils soutenaient que le racisme de l’apartheid et les discriminations raciales afférentes constituaient au contraire une conséquence du capitalisme (Clarno et Vally 2022).

Paradoxalement, alors que les marxistes sud-africains avancent l’idée (non sans critique : voir Ikwezi 1979 ; Posel 1983) d’une antériorité du capitalisme sur le racisme, Robinson se saisit de « leur » concept dans le contexte européen pour théoriser l’inverse. Malgré cette contradiction, la critique « robinsonienne » du capitalisme racial tend à être utilisée dans un nombre croissant de recherches internationales (Bhattacharyya 2018 ; Jenkins et Leroy 2021), dans de nombreuses disciplines et domaines (urbanisme [Melgaço et Pinto Coelho 2022], environnement [Pulido 2016], santé publique [Laster Pirtle 2020], médias numériques [McMillan Cottom 2020], philosophie [Kofi Bright et al. 2022], etc.), et ceci jusqu’en Afrique du Sud (voir Levenson et Parret 2022).

Les sciences sociales francophones mobilisent quant à elles encore très peu la notion de « capitalisme racial ». Chose étonnante, le terme apparaît cependant « en français dans le texte » avant même les débats sud-africains (Tazerout, 1958, 255 ; Zajączkowski 1965). En particulier, l’africaniste polonais Andrzej Zajączkowski (1965, 66) utilise le terme lorsqu’il décrit le colonialisme comme « un capitalisme enchevêtré dans le problème racial » où « la classe des exploités, ce sont les Noirs, la classe des exploiteurs – les Blancs ». Selon Zajączkowski (Ibid.), ce « capitalisme racial englobe non seulement l’Afrique », mais aussi les expériences historiques d’autres continents. Il énonce donc dès les années 1960 ce qui deviendra les trois piliers de la critique du « capitalisme racial », à savoir l’affirmation d’une imbrication historique entre racisme et capitalisme, la dimension globale de cette imbrication et la nécessité d’en tirer des implications politiques (Go 2021). Malgré cette précocité, la conceptualisation de Zajączkowski n’est pas entrée dans la postérité. Et ce n’est que récemment que certains travaux offrent de riches pistes quant à la pertinence de la critique du « capitalisme racial » dans le cadre colonial et postcolonial francophone (Malton 2018 ; Michel 2018 ; Obregón 2018 ; Woker 2020 ; Freitas-Ekué 2021 ; Davis 2022 ; Bernard 2023).

La traduction française tardive de l’ouvrage de Robinson (2023 [1983]) est révélatrice du faible intérêt pour ce débat dans les espaces francophones. Pourtant, un nombre croissant de recherches contemporaines francophones soutiennent, à l’instar de Robinson, que le concept de race préexiste au capitalisme et à la colonisation des peuples non-européens (voir Schaub 2015 ; Doron 2018). Par ailleurs, au-delà du concept de « capitalisme racial », la question de la relation entre racisme et capitalisme a historiquement occupé une place importante dans les débats sur la race du monde francophone (Firmin 1885 ; Roumain 1934 ; Césaire 1956 ; Memmi 1985 [1957] ; Fanon 1961). Par exemple, dès le XIXe siècle, l’anthropologue haïtien Anténor Firmin (1885, 569) affirmait que c’est « l’exploitation de l’homme par l’homme » orchestrée par la colonisation qui crée la race et le racisme. Plus tard, d’autres avanceront que la race n’est qu’un outil aux mains des détenteurs des moyens de production afin de diviser la classe ouvrière (voir Roumain 1934), tandis que d’autres refuseront de réduire le racisme au capitalisme (voir Césaire 1956) ou affirmeront leur imbrication (voir Memmi 1985 [1957]). Enfin, la relation entre capitalisme et racisme reste en toile de fond de nombreux travaux en sciences sociales francophones. Alors que des juristes tiers-mondistes font la lumière sur la racialisation de l’ordre économique international (Bedjaoui 1979 ; Grovogui 1996), des sociologues analysent les dynamiques migratoires agraires et/ou industrielles à l’aune des rapports de dépendance entre racisme et capitalisme (Bourdieu et Sayad 1964 ; Depelchin 1992 ; Sayad 2000 ; Dieng 2019), tandis que des économistes et historien·ne·s révèlent le poids des inégalités de revenus et de patrimoine en situation coloniale pour les populations colonisées (Amin 1971 ; Heath 2012 ; Huillery 2014 ; Cogneau 2023). Ce dossier entend donc interroger ce qu’une critique plus explicite du « capitalisme racial » apporterait à la compréhension de ce genre de réalités sociales.

Plus généralement, ce dossier thématique a pour objectif d’offrir une analyse critique du concept de « capitalisme racial » dans le contexte francophone en privilégiant deux dimensions : d’abord, une analyse historique des relations entre racialisation, racisme et capitalisme en situation coloniale et postcoloniale francophone ; ensuite, une discussion sur les réceptions du concept en sciences sociales et sa valeur heuristique pour la compréhension du capitalisme contemporain.

 

1) Une analyse critique des relations historiques entre racialisation et capitalisme

De nombreuses recherches ont pensé l’interaction entre le racisme et le capitalisme sans utiliser le concept de « capitalisme racial ». Ainsi, Robinson (2000 [1983]) se réclamait des travaux du sociologue trinidadien Oliver Cox (1948) qui considérait déjà que le système d’exploitation capitaliste ne peut se perpétuer sans le racisme (Mann 2022). Avant Cox, W.E.B. Du Bois (1935) faisait également état des modalités de division raciale au sein de la classe ouvrière états-unienne. Plus tard, de nombreuses penseuses et penseurs ont également réalisé un travail important de théorisation critique de la relation entre le capitalisme, l’impérialisme, le colonialisme, le mouvement pour les droits civiques et le racisme (Elias 1965 ; Carmichael et Hamilton 1967 ; Rodney 1982 [1972] ; Sales 1978 ; Hall 2019 [1980] ; Klare 1982 ; hooks 1992 ; Wynter 1994 ; Patnaik et Patnaik, 2021 ; Prebisch 2022). En particulier, Hall (2019 [1980]) prend ses distances avec l’idée d’un capitalisme a priori raciste. Il note que le « racisme n’est pas présent dans toutes les formations capitalistes sous la même forme et au même degré » et qu’il est donc important de montrer pourquoi et comment « le racisme s’est vu surdéterminé par – et articulé à – certains capitalismes à différents stades de leur développement » (Hall 2019 [1980]). C’est dans cet esprit que s’inscrit la première dimension de ce dossier en ce qu’il invite à historiciser le capitalisme et montrer comment le racisme joue un rôle plus ou moins important selon la nature du régime capitaliste en question. Ce premier sous-thème invite donc à enrichir l’histoire du capitalisme francophone (Yates et Vause 2020 ; François et Lemercier 2021) jusqu’à présent peu encline à traiter les ressorts raciaux du capitalisme et ne s’intéressant encore que peu à la spécificité du capitalisme dans ses dimensions coloniales.

En quoi la race, comprise comme régime de domination, permet-elle sinon l’avènement, du moins la mise en place durable d’un système capitaliste ? Assure-t-elle la stabilité d’un tel système ? Peut-il y avoir capitalisme sans racisme ? Comment repenser l’histoire du racisme à travers l’histoire du capitalisme et vice versa ? Que pourrait apporter un dialogue plus fourni entre ces deux historiographies ? Alors que les liens entre capitalisme et esclavage sont mieux connus (voir Williams 1944 ; Balguy 2020 ; Piketty 2020), qu’en est-il des liens entre capitalisme et colonisation de peuplement ou d’exploitation ? En quoi et dans quelle mesure le capitalisme colonial, compris comme régime d’accumulation et comme système social, serait-il « racial », c’est-à-dire sous-tendu par les hiérarchies raciales ? Le concept de capitalisme racial est-il utile pour comprendre les rapports de classe et la division du travail en situation coloniale ? Quelles furent les stratégies de résistance à cet ordre économique ? Quid des capitalistes non-blancs en situation coloniale : leur existence contribue-t-elle à valider ou à invalider la notion de capitalisme racial ?

Certaines contributions à ce numéro pourront par exemple explorer le lien historique entre racisme et capitalisme, mais aussi la pertinence théorique et/ou empirique du concept pour comprendre l’histoire sociale, environnementale et économique des colonisations et décolonisations à l’échelle globale, dans, mais aussi au-delà des mondes atlantiques et/ou du contexte sud-africain (Ince 2022 ; Davis 2022).

 

2) Une discussion sur les réceptions du concept en sciences sociales et sa valeur heuristique pour la compréhension du capitalisme contemporain

Cette seconde dimension invite à discuter l’utilité épistémique et heuristique du concept de capitalisme racial dans le monde contemporain « au crible des sciences sociales ». Ce débat se nourrit des nombreux travaux et expériences capitalistiques au sein du Sud global, mais la question se pose, plus généralement, à l’échelle globale. Ainsi, dans quelle mesure la critique du capitalisme racial permet-elle de revisiter celui d’impérialisme, ou encore d’aborder sous un angle différent les théories de la dépendance (Prebisch, 2022) ou les travaux sur l’« échange inégal » (Amin 1973) ? En quoi le concept de capitalisme racial permet-il de renouveler les études migratoires et, plus largement, les rapports capitalistes Nord/Sud ?

S’inspirant de travaux récents sur la fiscalité internationale (Dean 2023) ou l’incarcération de masse (Wilson Gilmore 2023), les contributions pourront s’attacher à analyser d’autres dynamiques contemporaines telles que l’avènement de l’anthropocène / capitalocène / plantationocène et la crise climatique (Ferdinand, 2019), la marchandisation néolibérale, le traitement réservé aux exilé·e·s (Prem Kumar Rajaram, 2018), les violences policières ou la montée des idéologies d’extrême-droite à travers le prisme du capitalisme racial. Des contributions en sociologie ou histoire des sciences sociales pourront également offrir des explications à la faible réception des travaux de Robinson dans l’espace francophone.

Enfin, d’autres contributions pourront porter un regard plus critique sur le concept (voir Go 2021). À quoi bon accoler l’épithète « racial » au « capitalisme » si l’on admet que celui-ci s’est toujours construit et perpétué sur la base de structures inégalitaires notamment raciales ? Le capitalisme « racial » serait-il un mode de production distinct du capitalisme tout court ? Très tôt dans l’histoire de l’antiracisme, la question s’est posée de savoir si les travailleurs·euses non-blanche·s étaient exploité·e·s selon des modalités spécifiques, et certains en sont venus à affirmer l’existence de plusieurs prolétariats séparés par la ligne de couleur (voir Du Bois 1921) ou, plus tard, à théoriser une underclass non-blanche (voir Rex et Tomlinson 1979) – ce que d’autres nient catégoriquement (voir Miles 1982). À la lumière de ces débats historiques, on peut alors se demander non seulement ce qu’une analyse de la race « fait » à la critique du capitalisme, mais aussi, à l’inverse, ce que différentes conceptions du capitalisme – marxistes ou wéberiennes, par exemple – « font » à la critique des rapports sociaux de race (voir Hall 2019 [1980] ; Buris 1987). Sur un plan plus directement stratégique, le cadre d’analyse du capitalisme racial n’invisibilise-t-il pas d’autres dynamiques toutes aussi importantes dans la critique du capitalisme : les dynamiques de classe bien évidemment, mais également la question du genre (Gollac et Bessière 2022) ? En quoi consisterait une critique intersectionnelle du capitalisme (Bohrer 2023), et dans quelle mesure l’intersectionnalité fournit-elle les outils adéquats à une telle critique du capitalisme en termes de race, de classe et de genre (Galerand et Kergoat 2014 ; Michel 2018) ? Une approche originale consisterait enfin à analyser les récents débats académico-médiatiques sur la notion même de capitalisme racial (Walzer vs. Taiwo et Kofi Bright ; Post vs. Virdee) ou sur la relation entre classe et race (Beaud & Noiriel vs. Ajari) survenus dans le sillon de Black Lives Matter et d’autres mouvements de contestation de la domination raciale. Que révèlent-ils des débats qui traversent la « gauche » contemporaine ?

 

Modalités de contribution

Les auteur·e·s sont invité·e·s à soumettre leur article (entre 60 000 et 80 000 signes) directement sur le site de la revue (https://marronnages.org) pour le 15 septembre 2023 au plus tard pour être expertisé (double évaluation) et discuté en comité de rédaction.

Les consignes aux auteur·e·s de la revue, à respecter pour tous les articles soumis, sont disponibles sur le site de la revue :

https://marronnages.org/index.php/revue/about/submissions  

Les auteur·e·s sont prié·e·s d’expliciter avec soin le sens donné aux concepts de race, racisme, capitalisme, « capitalisme racial » et aux concepts connexes.

Les auteur·e·s sont également prié·e·s à faire particulièrement attention aux « politiques de citation » (voir Zevounou 2020).

Pour toute question, contacter la coordination du dossier, à savoir Guillaume Johnson (guillaume.johnson@cnrs.fr), Madeline Woker (mw612@cam.ac.uk) et Lionel Zevounou (lionel.zevounou@parisnanterre.fr).

 

Calendrier

  • 15 septembre 2023 : soumission des articles (V1) et envoi en expertise
  • Décembre 2023 : réponse sur les premières soumissions (V1)
  • Mars 2024 : soumission des V2
  • Mai 2024 : réponse sur les V2
  • Juillet 2024 : soumission des V3
  • Septembre 2024 : Acceptation
  • Automne 2024 : secrétariat de rédaction et maquettage
  • Décembre 2024 : parution du numéro

 

Références

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