La littérature sur le « capitalisme racial » s’est développée ces dernières années. Mais la véracité du discours ne s’accompagne pas encore d’une systématicité, d’une acuité ou d’une cohérence théorique. Cela contribue aux critiques formulées à l’encontre du concept de capitalisme racial. Cet essai passe en revue ces critiques et propose une théorie synthétique du capitalisme racial capable de les absorber. Il montre que les critiques existantes ne tiennent pas compte de la diversité de la littérature sur le capitalisme racial et se concentrent étroitement sur une seule version de la théorie du capitalisme racial : la version « universaliste » qui propose que l’articulation de la racialisation et de l’accumulation de capital soit une nécessité logique. Cet essai soutient qu’une théorie du capitalisme racial contingente et contextuelle échappe aux critiques et esquisse la théorie. Cette théorie définit le capitalisme racial comme une formation sociohistorique dans laquelle les significations raciales servent à donner un sens, à structurer et à légitimer trois moments du circuit du capital : la production, le marché et la finance. La race sert donc de construction contingente par laquelle les inégalités du capitalisme sont structurées et légitimées.
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